Catégorie : Nouvelles

Formation “Logement d’abord et intervention”

7 et 8 mars 2024, 9h à 16h

Description : Le modèle « Logement d’abord » permet à une population en situation d’itinérance chronique ou épisodique ayant des problèmes de santé mentale sévères et persistants d’avoir un accès immédiat à un logement sans conditions préalables (telles que le suivi psychiatrique, la prise de médication ou la sobriété). Ceci contraste avec l’approche traditionnelle de réhabilitation par étapes, et permet une grande créativité dans l’intervention.

Suivant cette philosophie, quatre principales approches se retrouvent au cœur de notre pratique quotidienne et vous seront présentées: il s’agit de l’intervention orientée vers le rétablissement, les forces de la personne, la réduction des méfaits et l’entretien motivationnel.

Comment s’inscrire?

10 places disponibles
Coût : 75$/personne
S’inscrire avec ce formulaire: https://forms.gle/77asPeGr8S37uGDJ6

Offre d’emploi – Intervenant(e) communautaire

Offre d'emploi - Intervenant(e) communautaire

Tu as envie de t’investir et de participer au bien-être des personnes ayant des problèmes de santé mentale, d’itinérance et judiciaire?

Tu as envie d’intégrer une équipe de cœur, motivée, passionnée, rigoureuse et de prendre part à de nouveaux défis? Tu désires faire partie d’une équipe reconnue dans le milieu ?

Description du poste

L’intervenant-e communautaire est responsable du suivi et de l’accompagnement des participant-es dans leurs milieux de vie, en respectant la philosophie, les objectifs et les pratiques d’intervention de l’organisme. L’intervenant-e devra accompagner les personnes dans diverses démarches au niveau de leur santé mentale ou physique, au niveau de leur stabilité en logement ainsi que des accompagnements au niveau judiciaire. Le spectre des accompagnements est donc large en vue d’offrir un mieux-être à ces personnes.

Formation académique

Diplôme collégial ou universitaire en sciences humaines ou sociales ou autres études accréditées en intervention.

Expérience de travail

Avoir une expérience de travail auprès d’une clientèle présentant un profil d’itinérance – santé mentale – toxicomanie- justice. L’expérience antérieure et similaire peut être reconnue selon certaines conditions.

Exigences particulières

  • Connaissance fonctionnelle de l’anglais
  • Maîtrise du français parlé et écrit
  • Bonne santé physique et mentale
  • Capacité à travailler seule et en équipe
  • Sens de responsabilités

Qualités requises :

  • Capacité à travailler sous pression;
  • Autonomie;
  • Dynamisme
  • Intégrité
  • Capacité de remise en question
  • Responsable
  • Intégrité
  • Ouverture d’esprit
  • Sens de l’organisation
  • Empathie

Avantages sociaux

  • Salaire: $ 24.8282/heure/29.4100$
  • 4 semaines de congés annuels après 1 an.
  • 10 jours de maladie par année
  • 5 jours de santé mentale et 5 journées supplémentaires après 7 ans d’ancienneté;
  • Carte Opus payée par l’organisme – à hauteur du montant de la passe de Montréal;
  • Allocation pour équipement de travail 500$ par année;
  • Assurance collective après 6 mois;
  • Supervision et formation prise en charge par l’employeur
  • Allocation pour usage du cellulaire
  • REER annuel.

Disponibilité

Semaine normale de travail : 37.5 heures sur 5 journées de 7.5 heures.

Travail dans la communauté sur l’Île de Montréal

Date limite pour déposer votre CV : 15 février 2024

Envoyez nous votre candidature avec une lettre de motivation à Marion Poirier: marion@diogeneqc.org

Diogène en entrevue radio à Folie Douce

Notre directrice, Jessica Soto, a été invitée à l’émission Folie Douce afin de raconter l’histoire de l’organisme, définir le type de participant(e)s que nous accompagnons, les services offerts par nos équipes et les réalités vécues par les personnes vivant avec un trouble de santé mentale issues d’une situation d’itinérance ou de judiciarisation. 

À écouter directement ici, ou sur Youtube sur la chaîne de Folie Douce

Précarité résidentielle : faire plus et mieux pour les personnes vivant avec un trouble de santé mentale

Auteur·es :

Jessica Soto, directrice générale de l’organisme Diogène

Marc Lopez, directeur général du Réseau Alternatif et Communautaire des ORganismes (RACOR) en santé
mentale de l’île de Montréal

 

Montréal, 29 novembre 2023

L’itinérance fait l’actualité cet automne et c’est absolument nécessaire pour faire bouger les choses. Mais on parle trop peu de la précarité résidentielle des personnes vivant des enjeux de santé mentale, pourtant particulièrement  vulnérables à l’itinérance. Alors que l’étude détaillée du projet de loi 31 se poursuit à l’Assemblée nationale, nous souhaitons dénoncer d’une seule voix les pratiques malhonnêtes qui poussent ces locataires vers l’éviction, dans le but de tirer plus de revenus des logements qu’ils et elles occupent. Le[VL1]  gouvernement québécois doit
mieux les protéger. 

 La précarité résidentielle a un visage

François* avait la vie devant lui : des rêves, une relation amoureuse, une vie professionnelle, des projets d’études. Puis a surgi un trouble de santé mentale et il a tout perdu. Il s’est mis à sillonner ce qu’il appelle le “circuit de l’itinérance” : manger à l’Accueil Bonneau, dormir dans les refuges. L’ajout de la consommation de drogue dans l’équation l’a désorganisé davantage: « J’entendais des voix menaçantes, et je leur répondais en criant. Ça faisait peur aux gens dans la rue, les refuges ont fini par refuser de me laisser passer la nuit. C’est comme ça que je me suis retrouvé à dormir sous un pont. »  Selon lui, c’est lorsqu’il a réussi à obtenir des services spécialisés en santé mentale et itinérance (équipe PRISM et Diogène) que sa situation s’est mise à changer : « Eux m’ont soigné et aidé à me stabiliser au niveau de ma santé mentale, puis à me trouver un logement et à le maintenir. Je vais beaucoup mieux maintenant ». Obtenu avant l’actuelle crise du logement, son appartement à 875$ par mois lui a permis de se reconstruire. Mais en octobre, tous ses efforts ont failli s’écrouler.

Éviction : exploiter la vulnérabilité des locataires

Comme une dizaine de personnes de cet immeuble qui sont suivies par l’organisme Diogène, François a reçu la
visite de son propriétaire il y a quelques semaines. Des rénovations étaient apparemment nécessaires: s’il acceptait de partir le 1er janvier, son loyer et ses frais de
déménagement seraient couverts. Une somme importante pour ceux et celles qui vivent sous le seuil de la pauvreté[1]  

Les locataires avaient seulement 24 heures pour réfléchir à cette offre: un délai très court – trop court – pour s’informer sur leurs droits. François a perdu pied. Devant la pression, la détresse a repris le dessus. Heureusement, Diogène a été en mesure de lui parler à temps pour l’empêcher de signer et d’être évincé. Il faudra maintenant l’aider à défendre son droit au logement par des moyens légaux, peu accessibles pour la grande majorité.

 

D’autres, peut-être par nécessité ou parce qu’ils ou elles ignoraient combien coûte aujourd’hui un logement sur
le marché locatif, ont signé. Bientôt, ces personnes vivant avec un trouble de santé mentale grave se retrouveront à nouveau à risque élevé d’itinérance. Il faut non seulement condamner ces pratiques préjudiciables, mais également les proscrire.

Un problème répandu

Dans sa très récente 8ème édition du Dossier noir logement et pauvreté au Québec, le FRAPRU rappelle que le nombre d’évictions forcées de locataires s’accroit à un rythme inquiétant. Il cite les statistiques du Tribunal administratif du logement montrant que le nombre de
plaintes introduites ou relancées pour des reprises de logements a augmenté de 71 % entre 2020 et 2022. Dans le plus récent dénombrement québécois des personnes en situation d’itinérance visible, on a pu constater que  les expulsions représentent maintenant la principale raison qu’elles évoquent pour la perte de leur dernier logement (23 %).

Il faut des investissements massifs et récurrents dans les
logements sociaux et abordables

Pour veiller à la sécurité résidentielle des personnes comme François, nous appuyons les solutions recommandées par le FRAPRU. Selon nous, le gouvernement du Québec doit adopter une politique globale en habitation, basée sur la reconnaissance du droit au logement, le développement et la protection du  logement social ainsi que de meilleures protections des locataires.

Il doit urgemment financer adéquatement un programme pérenne et spécifiquement dédié au logements sociaux
et abordables, permettant de développer tant des coopératives, des OSBL d’habitation, des habitations à loyer modique (HLM) et des logements à faible coût en nombre suffisant pour répondre aux besoins les plus urgents. Les personnes dans la rue ne peuvent pas attendre. Le coût de la vie continue d’augmenter, et chaque année, l’hiver est inéluctable. Nos attentes sont
grandes envers le prochain budget et le plan d’action gouvernemental en habitation promis d’ici la fin de l’année : nous demandons un vrai grand chantier de logement abordable, sans oublier de soutenir financièrement les
organismes communautaires qui épaulent les plus vulnérables.

*Le prénom du locataire a été modifié pour préserver
son anonymat et lui éviter des représailles.

 

RENSEIGNEMENTS

Contact média

Tania Leduc,
conseillère aux communications pour Diogène et le RACOR, 

communications@racorsm.org,

 


[1] Selon le Dossier noir logement et pauvreté 2023 du FRAPRU, le revenu de base d’une personne seule prestataire de l’aide sociale atteint quant à lui 14 532 $, si elle a des contraintes sévères à l’emploi comme un trouble de santé mentale grave.

À PROPOS DE DIOGÈNE ET DU RACOR

Diogène a pour mission d’accompagner et de soutenir des adultes ayant des problèmes de santé mentale sévères et persistants et vivant une situation d’itinérance et/ou des problèmes de judiciarisation, dans le but d’atténuer leur détresse psychosociale et de favoriser leur autonomie. Nos services sont régionaux et couvrent l’ensemble du territoire de Montréal. Malgré la pénurie de logements à Montréal, son service Toit d’abord a accompagné 216 personnes parmi les plus marginalisées depuis sa création en 2015. De ce nombre, 204 ont été logées et le sont encore, pour un taux de réussite de plus de 90%.

Le Réseau Alternatif et Communautaire des ORganismes (RACOR) en santé mentale de l’île de Montréal a pour mission de regrouper, soutenir, outiller et représenter les organismes communautaires et alternatifs de l’Île de Montréal œuvrant en santé mentale. Ce réseau regroupant près de 100 organismes en santé mentale a pour but de faire reconnaître la compétence unique du communautaire alternatif en santé mentale ainsi que le caractère innovateur et indispensable des services offerts à la population vivant des problèmes de santé mentale. Le RACOR en santé mentale a également comme objectifs de sensibiliser et d’informer les instances gouvernementales et le grand public pour une meilleure compréhension des réalités des personnes vivant avec des enjeux de santé mentale.

 

Pique-nique 2023 : une belle réunion !

Notre pique-nique annuel a encore une fois fait naître les sourires ! Ce fut un plaisir de cuisiner des burgers pour nos personnes participantes, échanger et faires des jeux avec elles. En voyant leurs photos, difficile de résister à l’envie de sourire avec elles! 

Bienvenue à Lucie, nouvelle paire aidante à Diogène

Il y a longtemps que Diogène souhaitait ajouter une personne paire aidante à son équipe d’intervenant·es, afin de leur donner un point de vue différent et unique. La personne parfaite pour ce rôle a finalement intégré l’équipe en janvier ; elle se nomme Lucie Van Der Sande, et nous vous offrons aujourd’hui de faire sa connaissance.

Un bagage précieux et complémentaire

Lucie est arrivée de France en janvier, s’engageant ici dans un nouveau projet de vie en compagnie de son mari. On peut dire qu’elle était destinée à travailler chez Diogène : sa plus récente expérience de travail en France relevait d’un organisme nommé… “Un Chez Soi d’abord” !

Sa formation universitaire de paire aidante s’est faite là-bas, pendant un an et demi. Elle dit avoir eu des échanges très enrichissants avec ses pair·es : « Ça m’a donné confiance en moi, d’être capable de reprendre des études, dans le cadre d’une formation somme toute exigeante. À travers tout ça, j’ai acquis la conviction que je serais une paire aidante non seulement par mes connaissances, mais aussi par ma personnalité.»

Jessica Soto, directrice générale de Diogène, voit plusieurs atouts chez Lucie : « On cherchait quelqu’un qui aurait l’expertise et les compétences nécessaires pour soutenir l’intervention en nous amenant un autre angle. Comme pour l’embauche de nos intervenant·es, ça prenait un bon “fit” avec l’équipe côté compétences et personnalité: dynamisme, empathie, un intérêt pour les personnes souffrantes ayant aussi une problématique d’itinérance. ». Lucie remplissait tous ces critères pour compléter l’équipe.

Un point de vue unique

Comme membre de l’équipe, Lucie espère aider ses collègues à tisser des liens : « J’aimerais contribuer à consolider la relation entre la personne participante et son intervenant·e. Je souhaite que la personne prenne confiance du fait que son intervenant·e a, dans son équipe, une personne concernée par une problématique de santé mentale. Qu’elle se sente à l’aise de s’ouvrir sans craindre de se faire juger. »

En réunion, Lucie se sert de son savoir expérientiel et de ses compétences professionnelles pour participer à l’analyse des interventions, ce que Jessica apprécie:

« Lorsqu’on échange sur la situation d’un·e participant·e, elle peut être un thermomètre : parfois on a peur de “trop vouloir”, d’être trop brusque… Lucie, avec son vécu et sa formation, peut nous guider vers d’autres pistes. Elle nous pousse à sortir de nos interventions plus classiques, en amenant une fraîcheur, une couleur complètement différente. Comme on actualise de plus en plus notre vision de l’autonomie et de la dignité, elle vient réaffirmer et consolider tout ça. »  

Une approche rétablissement qui correspond à l’ADN de Diogène

Jessica a aussi constaté que Lucie avait une idée très claire de ce qu’est le rétablissement. Elle exprimait aussi, dès le départ, le souhait d’en être une vigile au sein de l’organisme, comme elle l’explique ici : « J’aimerais aider les participant·es à croire qu’il est possible de se rétablir, même lorsque leur diagnostic est très stigmatisé; les aider à surmonter aussi l’autostigmatisation, à améliorer leur estime de soi. Je veux également ramener les participant·es à avoir, au centre de leur vie, un rêve à soi.»  

En ce sens, elle animera en mars ses premiers ateliers de rétablissement et cercles de paroles, en rotation avec des intervenant(e)s. Vous aurez aussi la chance de la rencontrer lorsqu’elle participera aux interventions en compagnie des intervenant·es. Dans un avenir rapproché, elle aimerait également fonder un groupe d’entendeurs de voix. Bref, une multitude de beaux projets où son savoir expérientiel sera utile aux participant·es et à l’équipe! Nous sommes choyé·es de l’accueillir parmi nous.

Diogène affine son expertise sur le Trouble d’accumulation compulsive (TAC)

Le trouble d’accumulation compulsive (TAC) toucherait 2,6% de la population, et 6% des aîné·es. L’encombrement qu’il entraîne mène souvent les gens touchés vers la précarité du logement et l’itinérance. Afin de nous aider à mieux répondre aux besoins de cette clientèle, La Maison grise de Montréal a offert à nos intervenants et intervenantes une formation sur le sujet.

Le trouble d’accumulation compulsive (TAC) n’est pas une problématique nouvelle, mais la pandémie l’a assurément exacerbée, comme en témoigne Anne-Julie Roy, directrice des services externes à La Maison grise, formatrice et coordonnatrice du CATAC : L’accumulation d’objets et l’acquisition compulsive sont des comportements adaptatifs qui répondent à un besoin, un stress ou qui viennent combler un sentiment de vide; lorsque les personnes accumulatrices sont plus anxieuses, elles ont tendance à accumuler davantage. Même si les personnes accumulatrices sont très attachées à leurs objets, l’encombrement de leur milieu de vie génère beaucoup d’anxiété; l’isolement vécu lors de la pandémie les a contraintes à y être confrontées en permanence. »

L’encombrement peut amener ces personnes à perdre leur logement; les responsables de la sécurité civile ou les propriétaires demandent parfois des correctifs immédiats ou réclament une éviction. C’est alors qu’entrent en scène les intervenant·es, notamment ceux et celles de Diogène.

Myriam Martin, intervenante communautaire au service Toit d’abord, a eu quelques fois à intervenir dans ces situations; « Souvent, nous arrivons avec un sentiment d’urgence, car le dossier se retrouve devant le Tribunal administratif du logement et on doit désencombrer rapidement. Sauf qu’en brusquant la personne, on ralentit plutôt le processus, quand ça ne brise pas carrément le lien de confiance. »

Des apprentissages pertinents sur le terrain

Qu’a appris Myriam lors de sa formation? Premièrement, à mieux comprendre comment pensent les personnes qui vivent avec un TAC :

« J’ai appris que ces personnes voient plein de possibilités dans leurs objets, sans tenir compte de la faible probabilité qu’elles s’en servent, ce qui explique pourquoi c’est si difficile pour elles de s’en départir. J’ai appris à poser de bonnes questions, à semer un doute, sans jugement, et d’accepter que ce soit un processus lent. J’ai aussi retenu qu’il fallait commencer par les choses les moins importantes pour la personne, afin qu’elle vive moins de stress et qu’elle se désensibilise graduellement à la démarche de désencombrement. »

Myriam, intervenante communautaire à Diogène

Point intéressant, Myriam a également appris à creuser davantage pour comprendre ce qui amène la personne à accumuler; qu’est-ce que ces objets représentent pour elle, pour son identité, la conception qu’elle a d’elle-même ou les projets qu’elle souhaite réaliser dans le futur? Elle donne l’exemple d’une personne qui est allée à l’université et qui se sent valorisée par tous les livres ou journaux qu’elle possède et qui la tiennent informée; « On peut lui demander la fréquence à laquelle elle utilise ces objets, et si elle pratique d’autres activités qui répondent à ce besoin; si elle nous nomme qu’elle participe à des ateliers, écoute des documentaires, de la musique, etc. … on peut l’amener à voir qu’elle fait plein de choses pour entretenir sa culture générale, et que ses objets ne la définissent pas, qu’elle peut lâcher prise

et s’en départir sans se perdre elle-même. » Une approche qui correspond à celle de Diogène, soit de valoriser l’autonomie et la dignité de la personne que l’on accompagne.

Anne-Julie explique qu’il y a encore bien peu d’intervenant·es formé·es et suffisamment outillé·es pour intervenir dans une situation où la personne vit avec un TAC : « Le TAC est souvent accompagné d’une dépression, d’un trouble relationnel ou d’un autre trouble de santé mentale. Les personnes qui font de l’accumulation ressentent souvent de la honte en plus de la peur de perdre leurs objets, ce qui fait qu’elles demandent de l’aide seulement lorsque le risque d’éviction est très élevé. Les intervenant·es se sentent souvent impuissant·es face à l’ampleur de la situation, l’urgence d’agir, les risques d’itinérance et la souffrance de la personne. Ce type d’intervention nécessite beaucoup de temps et une approche particulière, ce qui fait que nous sommes de plus en plus sollicité·es pour donner de la formation sur ce sujet. »

Des ressources pour répondre à un besoin grandissant

Avec les conséquences de la pandémie, le vieillissement de la population et la crise du logement, nous rencontrerons ces situations de plus en plus souvent.

Si vous souhaitez obtenir de l’aide pour une personne à risque d’itinérance, notre projet de prévention Sentinelle pourrait vous aider.

Pour avoir de l’information sur le TAC, consultez La Maison grise ou le site web de l’Espace TAC.

À tous les intervenant·es, professionnel·les et gestionnaires qui souhaitent se joindre à Diogène au sein du Comité d’action TAC (CATAC) communiquez avec Anne-Julie Roy ; notre objectif est de sensibiliser, former et favoriser le développement de services sur le TAC.

Toit d’abord : le partenariat d’Emmanuel et Nathalie

Emmanuel a joint le programme Toit d’abord il y a près de 3 mois. Après plusieurs années dans la rue puis au Refuge, son intervenante Nathalie de Diogène est aujourd’hui à ses côtés pour l’accompagner dans son rétablissement.

Emmanuel nous accueille dans la cuisine du logement qu’il occupe depuis peu. Le mobilier est minimaliste, mais l’essentiel y est; une table, deux chaises, quelques accessoires pour se faire à manger. Sur la table, Emmanuel a préparé quelques papiers, qui serviront de base aux discussions entre le participant et l’intervenante.

Un nouveau quartier à apprivoiser

Ils discutent ensemble de factures d’électricité, de chèque qui doit être encaissé dans une banque en particulier. Nathalie lui demande s’il a encore la carte du quartier qu’elle lui a préparé; dessus, elle a indiqué tous les essentiels pour qu’il trouve ses repères : épicerie, pharmacie, sa banque habituelle, des organismes communautaires. Elle effectue des recherches et y ajoute la banque où il a besoin d’aller.

Emmanuel explique qu’il n’a jamais vécu dans ce quartier, car il était plutôt localisé dans le centre-ville pendant ses années en situation d’itinérance. Nathalie précise qu’elle lui a recommandé des endroits où rencontrer d’autres personnes afin de tisser des liens dans sa communauté. Bien qu’il habite un bloc d’appartements où il côtoie plusieurs voisins, il passe peu de temps chez-lui, car il a déjà trouvé un emploi. C’est un emploi physique, à l’extérieur été comme hiver, mais il est heureux de la liberté financière que cela lui apporte.

Bien manger

Côté cuisine, Emmanuel s’en sort assez bien! Il a déjà suivi des cours de cuisinier, et appris à faire à manger dans une maison de thérapie où il a été résident un certain temps. Il a finalement obtenu un emploi à cet endroit, préparant de la nourriture pour une cinquantaine de personnes, aidé seulement d’un assistant. Un accomplissement considérable!

Aujourd’hui, il arrive à tirer de son salaire ce qu’il lui faut pour se nourrir et cuisiner, sans avoir fait appel jusqu’à présent aux banques alimentaires; « Je m’assure de ne pas faire de dépenses folles, je mange bien. Je me fais à manger vite fait, desfois je vais être lâche et m’acheter du poulet déjà cuit, d’autres fois je me fais un steak avec des patates. Je mange des oranges, des fruits, pas de dépenses folles, pas de dessert. » Nathalie lui fait remarquer en riant qu’il a tout de même une réserve de minis barres de chocolat pour avoir une petite touche sucrée. Emmanuel l’avoue : « Ça prend quelque chose pour remonter le moral ! »

C’est précieux d’avoir un chez soi

C’est avec l’accompagnement d’un agent de logement qu’Emmanuel a trouvé son logement; Nathalie l’a épaulé durant tout le processus, la recherche, les visites, la signature du bail et l’emménagement.

Après avoir vécu en dortoir ou dans un cubicule au Refuge pendant trois ans, Emmanuel apprécie particulièrement la tranquillité de son nouveau logement : « Là j’ai la paix. Y’a personne d’autre. Je suis roi de mon espace. » Son soulagement est évident. Nathalie ajoute qu’ils travaillent ensemble à l’intégration de petites choses du quotidien qui lui permettra d’apprécier sa nouvelle routine… comme la redécouverte de la télévision, qu’il n’a pas écoutée depuis des années. Pour l’instant, son avis est partagé… « Je sais pas, je vais essayer, pitonner…! »

Cette stabilité, en termes de revenus et de logement, lui permet aujourd’hui de se pencher sur un fardeau qu’il traîne depuis longtemps; ses dettes. Ici aussi, Nathalie lui a facilité les choses : « On a fait des démarches pour baisser mes paiements au gouvernement, parce que j’ai de gros montants à rembourser sur mes prestations d’aide sociale. Mon objectif à court terme, c’est de payer toutes mes dettes. Je veux avoir le dessus là-dessus. »

Nathalie juge qu’il a de belles forces et qu’il est en train de bien se positionner. Il est évident, à voir ses accomplissements des derniers mois, que ses efforts lui permettent de gagner en dignité et en autonomie. On lui souhaite de bien belles choses pour l’avenir.

5 à 7 des partenaires : une occasion de dire merci

Cet été, nous avons tenu dans nos bureaux un 5 à 7 pour nos partenaires, collaborateurs et collaboratrices. 

Nous organisons cet événement annuel pour les remercier de leur soutien et du coup de main qu’ils et elles ont donné à un·e membre de l’équipe de Diogène au cours de l’année. 

Une ambiance de fête flottait dans nos locaux: musique entraînante, margarita et guacamole y ont assurément contribués !  

Ce fut également une occasion de faire de belles rencontres et de tisser des liens entre les différentes personnes qui oeuvrent ensemble pour une cause commune.  

Merci de vous être joint·es à nous !   

On reçoit nos participant·es lors d’un pique-nique!

Chaque année, l’équipe de Diogène invite ses participants et participantes pour un pique-nique festif au Parc Lafontaine. Cette année fut particulièrement célébrée, après 2 ans de pause pendant la pandémie.  

La météo était de notre côté, ce qui a permis à nos intervenants et intervenantes d’installer de belles décorations colorées, nappes et virevents. Des barbecues ont été amenés afin de préparer des burgers pour tout le monde.  

Au total, une cinquantaine de personnes se sont jointes à nous pour le repas, toutes très heureuses de se rencontrer. Les sourires et les conversations croquées sur le vif en témoignent!  

Un participant a profité de l’occasion pour nous dire qu’il aimerait bien que la prochaine rencontre se fasse lors d’un bowling; c’est à suivre!